✥ HOW I MET ME

« Ah ! La fanfare, la vie est pourrie. A qui la faute ? Le mal que l'on a, le mal qu'on nous fait. Ah ! La balançoire je serai comme toi. Je me confie à qui ? Je me sens abîmé » - Aujourd’hui, dans la grande demeure des McBride, on célèbre la réussite de Monsieur McBride. Il vient de reprendre le contrôle de l’une des plus grande firme multinationales de l’écosse, dont le siège est situé à Edimbourg, déjà qu’il ne passait pas beaucoup de temps auprès de sa famille à Dundee, maintenant ce sera pire. Ça n’inquiète pas son épouse au contraire. Sa coupe de champagne entre ses doigts fins, ce sourire hypocrite sur les lèvres, sa robe de haute couture, ses bijoux d’or et de diamants, elle était vraiment parfaite ce soir, digne du mannequin qu’elle avait été. Une histoire appartement au passé, elle avait défilé pour les plus grand couturiers, de Milan jusqu’à Paris en passant par les plus grandes capitales du monde, elle avait connu son heure de gloire, mais aujourd’hui tout ça c’était fini. Elle avait trente ans et puis son agent l’avait évincée au moment où elle est tombée enceinte. Sa carrière s’est envolée à cause d’un type qui l’a foutue en cloque ! Heureusement, il était amoureux, décidé à assumer, il avait aussi beaucoup d’argent, c’était parfait, ils se sont mariés et ont eu cet enfant. Une petite fille répondant au nom de Tallulah Evelina McBride. Une ravissante petite fille, de jolis yeux bruns comme son père et une longue chevelure blonde, comme sa mère. Mme McBride était fière de sa fille, de loin du moins, elle la voyait grandir, jour après jour, du moins, quand elle décidé de faire attention à la petite, très rarement en fait, elle la regardait de loin, toujours de loin, comme si elle n’était que la cause de la chose la plus importante de sa vie. Et elle s’enfuyait bien souvent, laissant la petite à des nourrices, encore et encore, si bien qu’elle ne savait pas quelle était la couleur préférée de sa fille, ou bien quel était le plat qu’elle aimait le plus, sa fille était plus comme la fille d’une autre pour elle, et la petite le savait, Tallulah l’avait remarqué bien vite, cette distance avec ses parents, cette solitude dans laquelle elle était sans arrêt plongée. Elle ne connaissait pas ses parents, elle ne savait pas ce que c’était qu’une famille, elle ne voyait que des brides, des morceau, reflétant leurs trois images à la manière d’un miroir brisé comme si chacun d’eux avait une vie à part et aucune connexion avec les autres. Une famille, non, les McBride n’étaient pas une famille, juste une ombre dominant la ville de Dundee, juste un amas d’hypocrisie et une solitude sans fin. Il y avait une faille énorme dans cette famille, une brèche qui ne se refermerait jamais et aujourd’hui, elle est encore plus grande, aujourd’hui, ils font la fête, comme pour célébrer la douleur d’une petite fille qui déteste cette vie, cette maisons, ses gens qui se disent ses parents, une douleur qu’il ne font qu’accroit au fil des années trop occupés par leurs petites vies pour s’apercevoir que leur fille souffre en silence.

« Oh ! Les amoureuses, mais c'est difficile, le garçon ou la fille assis au fond de la classe, personne ne me parle. Ah ! La première fois, la peur de se voir. Garder les yeux fermés. Est-ce que tu vas me tromper ? » - Le temps passe à une vitesse folle et Tallulah a grandit. Elle aura onze ans en décembre, le jour de noël, et oui, en venant au monde, elle a même pourris un noël à ses parents, décidément, ils ont presque de bonnes raisons de ne pas vraiment faire attention à elle. Presque onze ans, elle est encore jeune, mais elle est sans doute plus mature que beaucoup d’enfants de sa classe. Elle est dans un collège privé, un lieu où il n’y a que des enfants de riches, quand ses parents ont décidé de la placer là bas, elle a bien entendu sa mère dire quelque chose du genre « On ne mélange pas les serviettes et les torchons ! » elle a vite compris cette expression, parce qu’au fil des années, elle a bien appris les valeurs de sa mère, les gens riches sont les gens biens, les « serviettes » et les pauvres, ou les classes moyennes, sont les « torchons ». Une vision du monde très mauvaise selon la jeune enfant. Enfin bref, elle n’aime pas l’ambiance de sa classe, elle ne se sent pas à sa place, elle se sent différente, elle est riche, mais elle ne se sent pas supérieure aux autres, elle n’est pas prétentieuse, elle n’est juste pas comme eux. Et il y a ce garçon, Làyne. Il n’est pas dans son école, il est plus vieux qu’elle, de deux ans, il est à l’internat à Bundee, un lieu qui selon la petite Tallulah, doit être des plus insupportable. Ce garçon, elle l’aime bien, il est gentil, il n’est pas comme ses camarades, elle se sent bien quand elle est avec lui, elle se sent naturelle, elle se sent appréciait pour ce qu’elle est et non pas pour ce qu’il y a sur le compte en banque de ses parents. Il l’attendait toujours à la sortie de son école, alors qu’il risquait de se faire gronder, punir même. Tout un monde que Tallulah ne connais pas. La seule fois où elle s’est faite gronder c’est quand elle a mit de la peinture sur la robe Gucci de sa mère, depuis, elle ne fait plus de peinture. À l’école, elle est sage, discrète, alors on ne la gronde pas et à la maison, son père n’est jamais là et quand sa mère n’est pas occupée à le tromper, elle n’est pas pour autant à la maison. Tallulah rentre toute seule chez elle, enfin, ça c’était avant qu’elle ne rencontre Làyne. Maintenant, il la raccompagne souvent, une fois par semaine, c‘est déjà très gentil de sa part. Et quand la femme de ménage de la maison la voit arriver, elle lui demande toujours s’il s’agit de son amoureux ! Un amoureux, elle est sans doute trop jeune pour ça et pourtant, elle l’apprécie beaucoup et pourtant, elle l’aimera tellement dans les années à venir qu’il deviendra bien plus qu’un bon ami la raccompagnant tous les jeudi soir, bien plus que celui qui l’a fait rire et sourire à chaque fois qu’elle le voit, il deviendra tellement plus que ça.

« Dis, quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu, que tout le temps qui passe ne se rattrape guère ... Que tout le temps perdu ne se rattrape plus ! » - Il est si loin aujourd’hui, alors qu’elle, elle, elle vient de quitter Bundee pour Paris, lui, il est partit pour l’armée, elle n’a jamais eu de nouvelles, comme s’ils n’avaient jamais comptaient l’un pour l’autre, mais elle continue d’espérer qu’il lui écrive, elle s’est souvent demandée s’il avait reçu ses lettres, alors elle en a réécrit, encore et encore, mais jamais de réponse, comme s’il l’avait oubliée - ou que quelqu’un voulait mettre fin à leur relation - alors qu’elle, elle l’aime encore tellement. Maintenant elle a quitté Dundee, en demandant à sa mère de lui transmettre son courrier, mais toujours rien, juste le silence pensant et la solitude, la peine et la souffrance de son enfance qui revient peu à peu dans sa vie, parce qu’il est le seul qui ait un jour réussis à lui ôter ça. Un ami d’enfance, puis un petit ami, le seul qu’elle ait eu sa courte vie. Elle est incapable de l’oublier. Elle lui a souvent dit qu’elle rêvait de visiter Paris, et il disait qu’il l’emmènerait là bas et pourtant elle était seule, arpentant les rues Parisiennes comme n’importe quelles rues, elle avait tant voulu les voir et pourtant elle n’arrive pas à se réjouir de ce qu’elle voit tant elle a l’impression que tout est gris et terne. À paris, elle y est pour ses études. École d’infirmière. Elle voulait faire médecine dans l’armée pour avoir une chance de le retrouver, mais elle n’a pas réussis sa dernière année de lycée comme elle l’aurait voulue. Incapable de travailler sérieusement, ses résultats n’étaient pas satisfaisant et sa mère a décidé qu’elle n’irait pas dans l’armée, trop dangereux, mais elle lui a dit qu’elle connaissait du monde à Paris, et qu’elle pouvait l’aider à étudier là bas, elle a accepté, et plutôt que médecine, elle à choisi infirmière, pour le plus grand plaisir de sa mère … « À voir Paris si beau en cette fin d'automne, soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne, je tangue, je chavire, et comme la rengaine, je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne. Ton image me hante, je te parle tout bas et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi »

« J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours, j'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour, si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir, je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs. Je reprendrai la route, le monde m'émerveille. J'irai me réchauffer à un autre soleil. Je ne suis pas de ceux qui meurent de chagrin. Je n'ai pas la vertu des femmes de marins » - Le temps a passé, les années ont filées si lentement, laissant Tallulah rêver d’une histoire qui ne recommencera jamais, rêver d’un passé aujourd’hui révolu. Elle n’a cessé de dire qu’il allait revenir, que tout allait recommencer. On lui a souvent fait remarquer sa naïveté, mais elle y a longtemps cru, comme une certitude qu’elle avait et qui faisait battre son cœur, qui lui faisait garder espoir dans les jours les plus noirs, faisait couler ses larmes dans les moment les plus durs, elle y croyait. Mais aujourd’hui, c’est fini. Elle veut le revoir, mais a cessé de croire qu’il reviendrait vers elle. Elle sait qu’il a une nouvelle vie. Peut être est-il marié ? Elle l’ignore, elle le lui souhaite, elle, elle est rentrée à Dundee après ses études. Elle est infirmière dans l’hôpital de la ville. Une vie simple et banale, une vie pleine de remords qu’elle n’arrive pas à effacer à chaque fois qu’elle sort avec un garçon, elle se sent coupable, alors elle arrête la relation, elle ne vit que d’histoires vouées à l’échec, car au fond, il n’y en a qu’un qu’elle aime, et qu’elle aimera toujours, le seul homme ayant vraiment représenté quelque chose à ses yeux, le seul homme qu’elle veut et qu’elle n’aura jamais. Aujourd’hui, elle ne comprend pas vraiment pourquoi, mais on construit un mur séparant la ville en deux, drôle d’histoire encore, mais elle ne s’y intéresse pas vraiment. Elle est trop occupée au boulot, et puis, plus important qu’un mur, elle doit trouver un moyen de plaquer son petit ami en douceur, elle a l’impression d’avoir déjà sortit toutes les excuses possibles inimaginables un jour, peut être qu’elle leur dira la vérité à tous ses hommes qu’elle quitte dés qu’ils envisagent quelque chose de plus sérieux avec elle. Elle ne veut pas s’engager, elle ne veut pas d’une relations sérieuse et longue, elle a juste besoin de compagnie, de quelqu’un pour boucher un vide, mais personne ne convient, et c’est comme un pansement sur une plaie béante, il faut le changer régulièrement.

« Inutile de te lever pour m'écouter. Navré de te déranger une si belle soirée. Ta robe de mariée est faite pour épouser mes regrets, mes regrets. Ne crains rien de moi je ne troublerai pas ton bonheur qui commence où finit ma joie » - Aujourd’hui, c’est un jour unique dans la vie de la jeune femme, aujourd’hui, elle est censée se marier. Est-ce qu’elle en a seulement envie ? C’est une bien bonne question. Non, elle n’en avait pas vraiment envie. Elle a eu le choix pourtant, personne ne lui a mit un couteau sous la gorge pour qu’elle accepte, mais le fait est, qu’elle a plutôt accepté pour faire plaisir à ses parents et voilà dans le même cas que sa mère, à épouser un homme par intérêt. Il est riche, très gentil, beau garçon, mais le fait est qu’elle n’est pas amoureuse de lui, elle en aime un autre, ce qui complique les choses, c’est quelques ne l’a pas vu depuis des années. Assise prés de la fenêtre de sa chambre, Tallulah réfléchit et se dit qu’elle n’aurait jamais du accepter, c’était une erreur, elle ne pouvait pas épouser cet homme, c’était une certitude qui grandissait en elle depuis quelques jours déjà, elle en a parlé à sa mère, elle lui a dit que c’était uniquement le stress et pourtant, aujourd’hui, elle est là dans sa chambre, dans cette grande robe et elle ne peut pas s’empêcher de n’avoir qu’une envie, celle de s’enfuir le plus loin possible, celle de rompre ce mariage n’ayant pour elle aucun sens. Elle n’aurait définitivement pas du accepter. Fixant l’extérieur depuis déjà plusieurs minutes, elle le voit. Lui. Elle ne pensait plus le revoir et pourtant, il est là, juste devant sa maison, cette maison qu’il connaissait parce qu’il l’avait tant de fois raccompagnée quand ils étaient enfants, il y était tant de fois rentré, il avait même dormis dans sa chambre quand ils étaient ensemble et aujourd’hui il est là, devant elle, il se demande sans doute pourquoi la maison semble si décorée. N’ayant sans doute pas envie de déranger, ou juste pas envie de la voir, il commence à s’éloigner, Tallulah se lève d’un bond de sa chaise pour quitter sa chambre, sortie discrète et aussi inaperçue que possible de la grande maison, chose difficile quand on est particulièrement maladroite, qu’on est en talons hauts et robe de mariée, mais la détermination l’emporte. Elle quitte le domicile et lui cours après comme une gogole en robe de mariée. Elle le rejoint enfin. Elle devrait être en train de se marier, mais au lieu de ça, elle vient de rattraper un homme dont elle n’a jamais eu de nouvelle et pourtant, il lui a écrit, il n’a jamais reçu ses réponses, parce qu’elle n’a jamais reçu ses lettres. Pourquoi est-ce qu’elle n’a jamais reçu ses lettres ? Une question qui l’angoisse bien plus que celle que se pose sans doute le jeune homme qui doit sans doute ressembler à « Pourquoi tu es en robe de mariée au beau milieu de la ville ? », question à laquelle elle peut facilement répondre d’ailleurs, même lui, il n’a pas besoin d’un dessin pour comprendre qu’elle est censée se marier, mais elle s’en fiche, elle doutait quelques minutes plus tôt, maintenant elle est sûre d’elle, elle ne veut pas épouser ce type, elle ne veut pas d’un pathétique mariage par intérêt. Elle veut Làyne, juste Làyne. Un simple baiser échangé, puis une fuite, une chose est sûre, ce soir, ce n’est pas le futur marié qui consommera le mariage !

« Si une heure, un soir, on pouvait se revoir. Je dis des mots stupides et vides d'espoir. Il faut me pardonner je n'me suis pas encore habitué. Elle me dit des mots cette voix, comme c'est loin tout ça. Mais parle, fais quelque chose, ne me laisse pas m'en aller comme ça » - Les évènements s’enchainent vite dans sa vie ses derniers temps. Trop vite pour elle. Maintenant, ses parents quittent la ville et veulent l’emmener avec elle. Elle refuse, ils haussent le ton, disant que déjà, elle avait foutu sa vie en l’air, qu’à cause d’elle son père a perdu un associé de qualité, maintenant, elle est censé obéir pour racheter ses erreurs. Elle n’a pas l’impression d’avoir fait d’erreur, elle a juste fait ce semblait à son humble avis la meilleure chose à faire et elle continuait. Elle reste en ville, c’est un choix que personne ne lui ôterait de la tête, surtout pas ses parents qui finissent par partir sans elle, ils ont trop peur de ce qui se passe derrière le mur. Ils ont sans doute raison d’ailleurs, cette histoire est bien étrange, mais la peur qu’elle peut créer en Tallulah vaut bien le réconfort et la joue que ses retrouvailles avec Làyne lui apporte. Elle est sans doute folle de vouloir rester, mais bon, de toute évidence le mur les protège. C’est-ce qu’elle croyait, c’est-ce qu’ils croyaient tous avant qu’il ne cède, seulement quelques temps après le départ des parents de Tallulah, c’est pas possible, ils avaient lu dans l’avenir ceux là. Elle devrait encore une fois quitter la ville, mais elle ne peut pas s’y résoudre, pas sans Làyne, d’autant plus qu’elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte …